Pandanus

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Pandanus

Description

Tiges dressées, ramifiées en candélabre, épineuses; racines adventives épineuses. Feuilles linéaires-ensiformes, armées d'épines straminées ou légèrement brunes souvent brun foncé à l'apex, groupées au sommet et à l'extrémité des rameaux en spirales dextrorses ou sinistrorses (ces deux termes s'entendent de la même manière que pour la tige des plantes volubiles) selon les individus. Limbe ± coriace, à deux faces dissemblables (face ventrale plus foncée, plus lustrée et plus brillante que face dorsale); marges armées d'épines antrorses (avec parfois quelques-unes rétrorses vers la base) jusqu'à l'apex, dans l'ensemble de plus en plus serrées et petites en allant vers l'apex; nervure médiane carénée de la base du limbe à l'apex, armée à la face dorsale d'épines (costales) dans l'ensemble plus espacées que les épines marginales de mêmes niveaux et de plus en plus serrées et petites en allant vers l'apex; épines costales dans la partie supérieure présentes jusqu'à l'apex, parfois absentes sous l'apex de la queue, dans la partie inférieure absentes/rares ou présentes et — dans le cas où elles y sont normalement présentes — rétrorses (avec parfois quelques-unes antrorses vers le haut) et dans l'ensemble visiblement plus longues ou moins longues ou ± aussi longues que les épines marginales de mêmes niveaux; plis latéraux visibles de la base de la queue (où ils sont confluents) jusqu'à la base du limbe ou presque; nervures longitudinales (appelées aussi secondaires) nombreuses, généralement plus saillantes à la face dorsale qu'à la face ventrale; nervures transversales (appelées aussi tertiaires) visibles, ou obscures, ou invisibles en certains points déterminés du limbe. Inflorescences à l'extrémité de rameaux, formées d'épis femelle(s) ou mâles disposés en racèmes et à l'aisselle de bractées. Bractées spatulées-naviculaires, armées aux marges et sous la nervure médiane, les supérieures totalement membraneuses et sans queue, les inférieures membraneuses à la partie inférieure et ± coriaces à la partie supérieure, d'abord sans queue puis pourvues d'une queue de plus en plus longue en allant vers la base du rachis; bractées parfois ensiformes, coriaces et totalement inermes. Épis femelles uniques (espèces monosyncarpiques) ou 2-6 (espèces polysyncarpiques), formés de carpelles uniovulés uniques (drupes uniloculaires), ou multiples et intimement soudés jusqu'à l'apex ou presque (drupes pluriloculaires) ou jusqu'aux environs de l'équateur 1 (certaines espèces du Kenya et de la Tanzanie), sessiles et dépourvus ou presque de styles, distincts les uns des autres à l'état jeune, soudés à ceux des drupes voisines par la partie inférieure au cours de la maturation. Syncarpes ± triquètres ( Pl. 2 , fig. 1-2 ), de longueur variable, de forme ovoïde, parfois oblongue ( Pl. 2 , fig. 4 ) ou subsphérique. Rachis de l'infrutescence de longueur variable, légèrement courbe ou replié vers la base. Épicarpe piléal mince, formant souvent des plis horizontaux, obliques ou verticaux, distincts des côtes verticales; cellules épidermiques lignifiées dans un pourcentage fort ou faible ou toutes non lignifiées; cellules hypodermiques toutes ± de mêmes dimensions ou un certain pourcentage d'entre elles beaucoup plus grandes que les autres; lignifiées pour la plupart ( Pl. 1 , fig. 6 ), ou dans un pourcentage faible ( Pl. 4 , fig. 8-9 ), ou toutes non lignifiées; et les lignifiées ont la paroi épaissie d'un certain nombre de couches de lignine visiblement distinctes (p. ex. P. welwitschii Rendle) ou d'une seule couche ( Pl. 1 , fig. 7 ; Pl. 4 , fig. 10 ). Mésocarpe supérieur composé de matières spongieuses (formées, à l'état sec, d'une sorte de matière poudreuse, qui est vraisemblablement le résidu de l'ancien cytoplasme, compartimentée par des membranes blanches et brillantes), d'une ou de plusieurs fibres axiales suivant que la drupe est uniloculaire ou pluriloculaire (ces fibres sont le prolongement supérieur des fibres intraloculaires), et de fibres extra-axiales; fibre axiale de bas en haut plus épaisse que les fibres extra-axiales les plus épaisses (p. ex. Pl. 5 , fig. 2 ), rarement aussi ou moins épaisse qu'elles dans sa partie supérieure. Mésocarpe inférieur comprenant aussi des matières spongieuses et des fibres; fibres se développant en épaisseur plus tard que celles du mésocarpe supérieur; plusieurs d'entre elles à leur sortie de l'endocarpe visiblement plus épaisses que les fibres extra-axiales les plus épaisses du mésocarpe supérieur, parfois aucune d'elles plus épaisse que ces fibres, rarement toutes plus minces qu'elles. Endocarpe apparaissant sous la forme d'une poche mince autour de la loge séminale, au fond de la jeune drupe; puis s'épaississant en prenant une consistance osseuse et en se soudant aux fibres mésocarpiques tout en se déplaçant progressivement vers le haut, poussé par l'accroissement en longueur de ces fibres; finalement atteignant sa position définitive caractéristique de l'espèce et touchant l'épicarpe sur une longueur ± grande (endocarpe périphérique) et, de ce fait, divisant le mésocarpe en mésocarpe supérieur et mésocarpe inférieur; montant ou non dans le mésocarpe supérieur à la périphérie (endocarpe épaulé ou non épaulé: Pl. 1 , fig. 3 ; Pl. 5 , fig. 7 ), et faiblement ou fortement proéminent dans ce mésocarpe sur l'axe des loges séminales, atteignant même la base du stigmate ou presque chez certaines espèces; changeant progressivement de couleur au cours de ce développement (straminé au début, brun foncé à la fin), d'abord autour de la loge séminale. Loges séminales en coupe axiale elliptiques à grand axe vertical (cas général, dont les espèces du Gabon), rarement ± rotondes à axe horizontal aussi ou légèrement plus long que l'axe vertical. Tubes germinatifs (= partie basale de l'endocarpe sous les loges séminales et par où sort le jeune plant) lisses et brillants à la face interne comme le sont les loges séminales, et de même couleur qu'elles à la partie supérieure mais straminés en bas, selon les espèces diversement longs et libres des fibres sorties latéralement de la partie inférieure des loges séminales ou soudés à elles sur toute la longueur ou seulement à la partie supérieure. Albumen présent et copieux, selon les espèces (?) blanchâtre ou straminé ou brun ou brun foncé. Embryon minuscule. Épis mâles de longueur variable (jusqu'à 28 cm), réduits en nombre par inflorescence s'ils sont courts, formés d'unités florales composées d'une colonne et de 4-15 étamines arrangées de façon sub-ombellée, parfois ombellée, à son apex, ou d'une trentaine d'étamines le long de la partie supérieure de la colonne (certaines espèces du Kenya et de la Tanzanie). Anthères pourvues d'un mucron sans papille et sclérifiées endothécialement (= pourvues d'épaississements de lignine en U à la face interne de ses parois cellulaires) jusqu'à l'apex, biloculaires à maturité, généralement oblongues; connectif sclérifié endothécialement à l'exception des épidermes dorsal et ventral et du parenchyme vasculaire qui entoure le faisceau conducteur unique. Pollen subsphérique, échinulé, à tectum complet. Des carpellodes solitaires et unistigmatiques s'observent parfois sur ces fleurs mâles. Périanthe absent.A
A. K.-L. HUYNH, I. NORDAL, I. NORDAL & J.I. IVERSEN & J.-F. VILLIERS: FLORE DU GABON, 28 PANDANACEES, AMARYLLIDACEES, HYPOXIDACEES, FLAGELLARIACEES

Taxonomy

Les espèces du Gabon sont des Pandanus à drupes généralement uniloculaires. Ce caractère les classe dans Pandanus sect. Souleyetia (Gaudich.) Kurz. Pour P. teuszii Warb., toutefois, connu à l'heure actuelle seulement par 3 drupes, toutes biloculaires, mais que WARBURG (Pflanzenreich 4 9 (1900) 67 ), qui l'a étudié sur un matériel carpique plus abondant, a décrit comme à drupes 1-2-loculaires, il reste à établir si les drupes sont à prédominance uniloculaire ou biloculaire. Dans le second cas, il devrait être maintenu dans P. sect. Heterostigma (Gaudich.) Stone — où l'a classé STONE (Bot. Jahrb. 94 (1974) 509) — dont le type, P. heudelotianus (Gaudich.) Balf.f., a aussi des drupes à prédominance biloculaire.B
B. 1974: 94: 509

Distribution (General)

Afrique continentale, Madagascar, Mascareignes, Seychelles, Comores, la plupart des îles tropicales de l'Océan Indien, Inde, Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande, Cambodge, Laos, Viêtnam, Péninsule Malaise, Chine du Sud, Taïwan, Archipel Malais, Australie du Nord, Papouasie, Mélanésie, Nouvelle-Calédonie, Micronésie, Polynésie et autres archipels de l'Océan Pacifique: Bonin, Hawaii, etc. (voir ST. JOHN Adansonia sér. 2 5 307-308 (1965)). Au Gabon, 3 espèces sont identifiées jusqu'à présent.C
C. ST. JOHN 1965: 5: 307-308

Common Name

Apindji: ngubu; Baduma: likubu; Bakota: ikubu; Bavili: likuvu; Bavové: égubu; Benga: djubu; Béséki: dikubuku; Fang: akua, akubeghe; French: léfubu; Ngowé: difubu; Orungu: iguwu; bakèlè: dékubi; mpongwè: Nkuwu

Uses

Les feuilles, séchées, sont utilisées pour la confection de nattes ou de sacs à transporter le poisson salé ou fumé; les troncs, sectionnés et vidés de la partie intérieure puis immergés au fond de l'eau, servent aux populations des lagunes côtières à capturer les machoîrons.D
D. K.-L. HUYNH, I. NORDAL, I. NORDAL & J.I. IVERSEN & J.-F. VILLIERS: FLORE DU GABON, 28 PANDANACEES, AMARYLLIDACEES, HYPOXIDACEES, FLAGELLARIACEES

Notes

Ces quelques données morphologiques ont pour seul but de faciliter la reconnaissance générique et spécifique des Pandanus au Gabon. Elles n'ont pas l'ambition — et d'ailleurs le contexte modeste de ce chapitre ne le permet pas — de donner un aperçu général complet sur l'ensemble du genre dont la morphologie macroscopique comme microscopique est très complexe et encore insuffisamment connue.E
E. K.-L. HUYNH, I. NORDAL, I. NORDAL & J.I. IVERSEN & J.-F. VILLIERS: FLORE DU GABON, 28 PANDANACEES, AMARYLLIDACEES, HYPOXIDACEES, FLAGELLARIACEES