Diospyros

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Diospyros

Description

Arbres et arbustes parfois multicaules, atteignant rarement 30 m de hauteur totale et 50 cm de diamètre à la base, à tronc régulier ou cannelé, dépourvu de contreforts à la base, parfois muni d'excroissances dans les cas de cauliflorie. Rhytidome quelquefois lisse et papyracé, ou le plus souvent densément fissuré verticalement et parfois horizontalement ± profondément et se desquamant alors en plaquettes rectangulaires, exceptionnellement rhytidome se desquamant en plaquettes irrégulières ou circulaires; tranche de l'écorce présentant toujours un cerne extérieur noir au niveau du rhytidome (caractère commun avec la plupart des Annonacées mais celles-ci ont le plus souvent une écorce odorante); écorce de consistance parfois très dure et à section jaunâtre ou rougeâtre, ou panachée, avec presque toujours cerne jaune au contact de l'aubier; bois à grain fin, blanc, rosé ou jaunâtre avec bois de coeur souvent distinct, noir et dur ou veiné, marbré ou taché de noir. Rameaux avec feuilles souvent distiques, alternes, à pétiole peu développé et rarement nettement canaliculé; marge entière, parfois ondulée; base rarement nettement cordée et sommet à acumen parfois peu distinct; nervures latérales camptodromes, formant des boucles d'anastomose ± visibles; nervures tertiaires et nervilles souvent ± perpendiculaires à la nervure médiane; face inférieure du limbe parfois recouvert d'un revêtement épider-mique minéralisé donnant une teinte caractéristique glauque sur échantillons frais et blanchâtre sur échantillons secs; pubescence foliaire absente ou présente et dans ce cas soit de type apprimé, soit formée de poils courts obliques ou dressés, rarement de poils hispides, cette pubescence se retrouvant fréquemment sur rameaux, inflorescences et pédicelles floraux. Au-dessous du limbe vers la base, au long de la nervure médiane, vers l'acumen, près de la marge, éparsement sur toute la surface, se rencontrent, chez presque toutes les espèces, des glandes — ou qualifiées comme telles dans cette étude — qui sont en réalité, d'après D. NORMAND (comm. verb.) des poches à tannins; il paraît exceptionnel que ces glandes ne se trouvent pas sur au moins quelques feuilles d'un échantillon et l'intérêt de ces glandes pour des déterminations spécifiques ne paraît pas devoir être négligé. Non signalées par P. PARMENTIER ( Histologie comparée des Ehénacées dans ses rapports avec la morphologie et l'histoire généalogique de ces plantes Thèse 1892 Paris ), ces glandes furent nettement mises en évidence par P. BUSCH AUS CREFELD ( Anatomisch-systema-tische Untersuchung der Gattung Diospyros Thèse Erlangen 1913 ); cet auteur leur attribua en fait un rôle assez minime au point de vue systématique, se contentant de noter leur présence ou leur absence pour différentes espèces examinées; il les considérait (p. 27) comme des « nectaires extra-floraux », en relation vraisemblable avec des fourmis, mais n'a pu préciser exactement leur contenu chimique. Inflorescences unisexuées avec toujours semble-t-il diécie incontestable; fleurs ♀ en général un peu plus grandes que fleurs ♂ et groupées en inflorescences plus pauvres en fleurs, voire fleurs solitaires, celles-ci étant beaucoup plus exceptionnelles pour les fleurs ♂; cymes contractées, exceptionnellement pseudoraeémi-formes ou pédonculées, parfois gloméruliformes ou à fleurs subfas-ciculées; bractées et bractéoles difficilement distinctes mais presque toujours présentes, de petite taille, pubescentes et caduques, sur des axes ou des pédicelles courts. Pédicelles dépassant exceptionnellement 1 cm et presque toujours articulés au sommet, surtout chez les fleurs ♀. Calice des fleurs ♂ parfois prolongé en un faux pédicelle ne dépassant cependant pas ± 1 mm; calice à marge tronquée, ou légèrement lobée (pouvant être considérée comme subtronquée), ou profondément lobée (entre 1 /3 et 2/3 de la profondeur du calice), ou très profondément lobée (plus des 3/4 de la profondeur du calice), avec lobes de forme variable, de type triangulaire ou arrondi, garni d'une pubescence fréquente et surtout externe chez les fleurs ♂, externe et interne-apprimée chez les fleurs 9, la pubescence externe étant seule prise en considération dans les clefs de détermination ci-après. Corolle à peine lobée, ou profondément lobée, ou très profondément lobée comme le calice, avec lobes de forme variable, parfois pubescente extérieurement, de teinte verdâtre puis blanchâtre ou jaunâtre et parfois rougeâtre en extrémité. Androcée avec étamines sur 1-2-3 verticilles et fixées soit sur le réceptacle, soit sur la base du tube de la corolle, soit sur les deux (avec séparation ± nette de ces positions respectives), soit sur le tube même de la corolle à différentes hauteurs, ces étamines étant solitaires ou soudées par 2 (-3) par leurs filets à la base, rarement sur une hauteur notable; filets en général très courts et anthères lancéolées ou linéaires, l'étamine étant glabre ou garnie d'une pubescence de divers types (Nota: Les études palynologiques concernant les Diospyros africains font défaut jusqu'à ce jour mais sont en cours); pistillode chez les fleurs ♂ rudimentaire, ou réduit à une touffe de poils, ou absent. Staminodes chez les fleurs ♀ semblables aux étamines mais rudimentaires, le plus souvent moins nombreux qu'elles et fixés sur le tube de la corolle ou autour de l'ovaire; celui-ci globuleux ou ovoïde, rarement allongé, glabre ou variablement pubescent, rarement creusé semble-t-il de plus de 5-6 loges divisées en 2; très exceptionnellement fausse cloison incomplètement développée et loges biovulées dans ce cas; styles très rarement soudés sur toute leur hauteur, le plus souvent seulement à la base mais parfois aussi stigmates séparées subsessiles. Baies globuleuses ou ovoïdes, souvent apiculées, ou oblon-goïdes, exceptionnellement fusiformes, ne mesurant guère parfois que 1 ou 2 cm et dépassant rarement 10 cm dans leur plus grande dimension, glabres ou avec pubescence le plus souvent et rapidement ± caduque; teinte en général verte, puis jaune, puis rouge, puis noire; péricarpe mince et papyracé à coriace ou épais et subligneux à ligneux; chaire fibreuse entourant des loges rayonnantes individualisées ou pulpe gluante enrobant directement les graines; celles-ci le plus généralement en forme de « tranche d'orange », à tégument souvent dur, à albumen corné parfois légèrement ruminé. Pédicelle parfois accru et robuste; calice souvent accru, pouvant entourer le fruit ± complètement et alors tronqué ou lobé, avec lobes à marge plane ou ondulée.A
A. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)

Distribution (General)

Le genre Diospyros Linn. groupe au Cameroun 36 espèces et au Gabon 30 espèces, 28 d'entre elles étant communes aux deux territoires et présentes, sous forme de petits arbres ou d'arbustes de sous-bois, parfois ripicoles, dans les forêts denses humides de type sempervirent ou semi-décidu, plus rarement existant simultanément dans ces 2 types schématiques de forêt.
Au Cameroun se rencontrent quelques espèces particulières à la lisière septentrionale du massif de forêt dense humide (D. abyssinica, D. monbuttensis); deux autres espèces (D. mespiliformis et D. ferrea) se localisent exclusivement, au moins la première d'entre elles, dans les régions soudaniennes nettement sèches; au Gabon a aussi été rencontrée une espèce particulière, commensale habituelle des fourrés littoraux (D. tricolor) dont la présence sur la côte du Cameroun est très vraisemblable. On trouvera ci-après des cartes indiquant la distribution connue au Cameroun et au Gabon de toutes les espèces citées; plusieurs d'entre elles se retrouvent en Afrique occidentale, d'autres en Afrique centrale, particulièrement celles rencontrées dans la région de Lastoursville au Gabon, mais quelques unes, tel D. cinnabarina, peuvent jusqu'à ce jour être considérées comme particulières à la forêt dense humide sempervirente qui entoure la baie de Biafra; certaines (D. alboflavescens, D. Soyauxii) n'ont encore été signalées que dans les régions assez bien prospectées de Douala et de Kribi au Cameroun et la region de Libreville au Gabon, ainsi que dans leur arrière pays planitiaire, mais elles peuvent aussi exister dans la province de Calabar, moins bien connue, en Nigeria orientale.>B
B. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)

Uses

De même les propriétés et usages font l'objet de peu de commentaires pour les mêmes motifs que ci-dessus et pour la raison supplémentaire que peu d'espèces semblent en fait jouir de propriétés particulières ou être d'usages courants. Quelques espèces ont des fruits réputés comestibles (D. canaliculata, D. mespiliformis, D. tricolor) mais plusieurs (dont D. crassiflora) sont à l'occasion consommés; ceux de D. piscatoria sont utilisés comme ichthyotoxiques. En ce qui concerne les bois, certaines tiges ou troncs permettent la confection d'arbalètes ou de menus objets de teinte noire (D. bipindensis, D. Hoyleana, D. mespili-formis) et si l'ébène d'Afrique centrale est essentiellement fourni par D. crassiflora (voir renseignements plus détaillés à cette espèce), il semble que d'autres Diospyros (D. mespiliformis, peut-être D. Dendo, D. graciles cens). aient fourni par le passé ou fournissent encore des bois commercialement réputés; des renseignements plus précis restent à recueillir à la lumière des récentes mises au point nomenclaturales.C
C. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)