Asystasia

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Asystasia

Description

Arbrisseaux ou plantes herbacées, parfois sarmenteuses. Inflorescences axillaires ou terminales en grappes spiciformes pédicellées, pourvues de bractées courtes et de bractéoles subulées-lancéolées. Fleurs petites, pédicellées. Calice à 5 sépales égaux; corolle plus ou moins bilabiée, presque infundibuliforme; limbe à 5 segments subégaux, les deux supérieurs formant une sorte de lèvre supérieure, égaux, un peu ovales, plus petits que le lobe inférieur central, lobes latéraux lancéolés-elliptiques; lobe inférieur central orbiculaire, légèrement concave. 4 étamines didynames, fertiles, incluses, fixées à la corolle, filets connés par paires à la base, anthères biloculaires, loges plus ou moins superposées, parallèles, appendiculées ou calleuses à la base. Disque présent non bilobé; ovaire à 2 loges, 2 ovules par loge, style simple, stigmate capité ou plus ou moins bilobé, à lobes subégaux. Capsule longuement stipitée, subtétragone, apiculée, biloculaire, déhiscente loculicide en 2 valves. 4 graines discoïdes-anguleuses, à testa verruculeux.A
A. H. HEINE 1966: FLORE DU GABON, 13 ACANTHACEAE

Taxonomy

Environ 70 espèces des tropiques de l'Ancien Monde; A. gangetica (L.) T. Anders., récemment introduit et naturalisé en Amérique du Sud (Léonard, 1953).B Pour les six espèces gabonaises reconnues ici, les auteurs ont à l'origine admis cinq genres alors considérés comme distincts: le genre Asystasia, et les genres Dicentranthera T. Anders., Filetia Miq., Isochoriste Miq. et Styasasia S. Moore. La position de Asystasia macrophylla (T. Anders.) Lindau, originalement décrit comme Dicentranthera macrophylla T. Anders., fut déjà étudiée et éclaircie en 1895 par G. Lindau; il serait superflu d'en parler ici. Mais deux autres cas ont besoin d'un commentaire, étant donné que les espèces qui les concernent sont traitées, côte à côte, pour la première fois dans une Flore d'Afrique, comme représentants du genre Asystasia.

F.A.W. Miquel créa, dans sa Fl. Ind. Bat. 2 822 (1858), deux genres monotypiques nouveaux, classés par lui dans « Tribus VIII Gendarusseae Nees ap. DC. Prodr. (11: 302, 1847) partim ». Asystasia Bl. fut classé par Miquel dans « Tribus IV Ruellieae Nees in Wall. Pl. As. rar. 3: 75 (l.c. 792-793, 1858) ». Il avait décrit Isochoriste Miq., pour l'espèce I. javanica Miq. et Filetia Miq., pour l'espèce F. costulata Miq. Miquel distinguait ces deux genres comme suit:
4 étamines didynames; fruit nul; capsule à 4 graines dans la partie supérieure.
Lèvre postérieure bilobée; stigmate capitellé.Isochoriste
Lèvre postérieure brièvement bilobée; stigmate un peu tronqué.Filetia

La faiblesse de cette distinction est évidente en l'absence du fruit. Filetia fut décrit en l'absence du fruit qui semble-t-il n'a par ailleurs jamais été décrit.

L'espèce Isochoriste javanica Miq. a été reconnue par C. B. Clarke comme appartenant à une « well-known species of Asystasia » (cf. S. Moore Journ. Linn. Soc., Bot. 37 196 (1905)). Il s'agit de l'espèce type du genre Asystasia lui-même A. nemorum Nees (in Wall., Pl. As. Rar. 3: 90, 1832; = A. intrusa (Forsk.) Blume, Bijdr. 796, 1826, quoad specimen Blumei tantum, non Ruellia intrusa Forsk. 1775, nec Asyslasia intrusa (Forsk.) Nees, in DC. Prodr. 11: 166,1847, nom. illeg.; = A. Blumei Nees, in DC., Prodr. 11: 167, 1847; C.E.B. Bremekamp. Verh. Ned. Akad. Wetensch., Afd. Natuurk., 2e Sect., 45, 2: 24, 25, 1948). S. Moore, auteur de la deuxième espèce du genre Isochoriste Miq., I. africana S. Moore, décrit de l'Angola (Welwitsch 5073), a voulu maintenir, pour cette plante, une position générique distincte d'Asystasia; il créa dans ce but le genre Styasasia S. Moore (Journ. Linn. Soc., Bot. 37 195 (1905)) qui n'est rien d'autre qu'une re-description du genre Isochoriste Miq. En vérité Styasasia S. Moore est basé sur la conclusion suivante de S. Moore: « That the plant here dealt with cannot, with ist strongly bilabiate corolla, be included in Asystasia is a point I have always maintained. under these circumstances (c'est-à-dire le rattachement d'Isochoriste à Asyslasia) a new generic definition and term are required for Isochoriste africana ».

La corolle des Asystasia, comme il est précisé ci-dessus, est toujours légèrement zygomorphe ou bilabiée à un degré qui ne peut pas être utilisé pour une distinction générique. Même Bremekamp, auteur contemporain ayant la plus étroite conception générique, reconnaît que ce caractère ne peut pas être considéré comme « suffisamment important » pour justifier la séparation de deux genres distincts.

Filetia costulata Miq., basé sur un seul échantillon sans fruit, provenant de Sumatra (Teysman), est évidemment moins bien connu et moins discuté que l'Isochoriste javanica Miq. Le genre Filetia Miq. fut accepté par exemple, par Bentham Gen. Pl. 2 1101 (1878)Lindau Pflanzenfam. IV 3B 326 (1895)C. B. Clarke Flora of Tropical Africa 5 136 (1899)De Dalla Torre et Harms Gen. Siphonog. 485 (1905)S. Moore Cat. Pl. Talbot S. Nigeria 140 (1913) et par H. Heine Kew Bull. 16 170 (1962)Flora of West Tropical Africa ed. 2 2 417 (1963).

D'après les très faibles différences génériques données par la description originale de Miquel, on peut soupçonner qu'il s'agit d'une espèce du genre Asystasia. Dans l'impossibilité de juger la vraie position de Filetia costulata Miq., comme du genre lui-même on se bornera à discuter ici la position de la seule espèce africaine de ce genre, F. africana Lindau (Bot. Jahrb. 20 41 (1894)). Elle était d'ailleurs déjà reconnue comme très proche d'Asystasia par C. B. Clarke Flora of Tropical Africa 5 136 (1899); les caractères utilisés par cet auteur pour la séparation de Filetia et Asystasia sont sans valeur, étant donné que les loges des anthères sont toujours plus ou moins légèrement superposées.

C'est par une coïncidence curieuse que cette espèce porte le même épithète que l'Isochoriste africana, et ce fut la raison du nom nouveau de Hutchinson et Dalziel, quand ces auteurs ont transféré l'espèce dans Asystasia, étant donné qu'Isochoriste africana S. Moore avait déjà été transféré dans ce genre par C. B. Clarke. Il existe encore une note de Lindau (l.c. 326 (1895)) après la discussion du genre Isochoriste Miq.: « 2 Arten — I. javanica Miq., auf Java, I. africana S. Moore, in Angola. Die Verbreitung der Gattung ist sehr merkwürdig, zumal bei Filetia ein ganz ähnlicher Fall vorliegt ».

Il est vraiment curieux en outre que les genres Isochoriste Miq. et Filetia Miq. furent à l'origine publiés tous deux sur la même page, et que Lindau ait décrit son Filetia africana sans en connaître le fruit, comme c'était justement le cas chez le Filetia costulata Miq. L'influence des travaux des auteurs antérieurs sur les conclusions de S. Moore et de Lindau était évidemment plus forte que celle de leurs propres observations. En ce qui concerne Filetia africana, la réelle position générique fut reconnue par Hutchinson et Dalziel en 1931. L'espèce est devenue Asystasia Lindaviana. Mais ces auteurs ont malheureusement ajouté, dans la liste des échantillons représentant cette espece, des numéros appartenant à des spécimens d'une autre espèce d'Asystasia; cette dernière n'était pas encore reconnue comme différente de Filetia africana Lindau à l'époque où ces deux auteurs ont effectué le transfert en question. Cette autre espèce d'Asystasia est l'A. decipiens Heine, également représentée au Gabon.

Dans la deuxième édition de la Flora of West Tropical Africa, Filetia africana fut encore traité comme appartenant à un genre différent d'Asystasia; une étude plus approfondie oblige l'auteur à changer d'avis et à revenir à la conception de Hutchinson et Dalziel.C
B. H. HEINE 1966: FLORE DU GABON, 13 ACANTHACEAE, C. 1895: 326