Maesopsis eminii subsp. berchemioides

Primary tabs

Maesopsis eminii subsp. berchemioides

Description

Cet arbre peut atteindre jusqu'à plus de 30 m de haut; au Gabon il atteint 15-25 m pour 20-50 cm de diamètre (Fleury). Jeunes extrémités fauves pubérulentes; rameaux alternes glabres, lisses et bruns avec des lenticelles claires. Feuilles opposées à alternes, souvent subopposées , exstipulées. Stipules sur le rameau, longues de 2-6 mm, aiguës, pubescentes et caduques. Pétiole canaliculé de 6-12 mm, finement pubérulent puis glabrescent. Limbe elliptique ou oblong de 7-14 x 2,5-6 cm, discolore, brilliant dessus, glabre sauf au stade initial; base obtuse à subcordée, souvent arrondie; sommet lancéolé avec un acumen atténué et aigu. Marges ornées de dents arrondies espacées, hautes de 0,5 à 3 mm, à peine saillantes ou linguiformes, marquées apicalement à la face inférieure d'une tache glandulaire ± circulaire. Nervures principales pubérulentes au dessous; nervures secondaires (6) 7-10 paires ascendantes avec à la base, sur la médiane, des denticules (acarodomaties, cf. Normand, l.c.: 256). Nervures tertiaires nombreuses, subparallèles , à disposition subtransversale. Inflorescences en cymes bipares axillaires, longues de 1-5 cm, à axes pubérulents bruns, à pédoncule de 4-25 mm, à divisions divariquées, à très petites bractéoles caduques toutes recaulescentes. Pédicelle de 1-3 (6) mm, pubérulent. Bouton pubérulent long de 2 mm env., obové pentagonal à sommet camus ou obtus. Fleur verte de 3,5-5 mm de diam. Réceptacle cupulaire; 5 sépales étalés triangulaires aigus, longs de 1,5 mm et un peu moins larges, à marges pubescentes (très petits poils subcapités). 5 pétales orbiculaires cucullés d'env. 1 mm de large, subémarginés au sommet, insérés ainsi que les étamines sur le bord du disque. Disque complexe, mince, urcéolé et tapissant le réceptacle, lobe en petites saillies marginales au niveau de l'insertion des pétales. L'étamine est une anthère subsessile introrse à deux loges, protégée dorsalement par un pétale recouvrant, et du côté interne par les lobes du disque qui contribuent à clore l'embouchure du réceptacle. Les anthères sont visibles dans la fleur épanouie sous l'apex des pétales. Loges polliniques déhiscentes par fentes longitudinales obliques. Ovaire supère glabre à une seule loge fertile . Ovule solitaire basilaire ascendant anatrope. Style cylindrique dépassant de peu la corolle, couronné par un stigmate pelté à 10 petits lobes marginaux. Le fruit (1-3 par infrutescence) est une drupe obovée ou ± oblongue, vert foncé puis jaune, passant à maturité du rouge au violet noirâtre, de 2,2-3 x I,1-6 cm, glabre; stigmate minuscule persistant. Mésocarpe composé d'une couche charnue entourant une couche subligneuse; endocarpe ligneux et dur à deux crêtes longitudinales. Une seule graine (rarement deux superposées). Tégument noir et lisse; hile tubuleux. Cotylédons charnus oléagineux, plan-convexes; courte radicule globuleuse.A
A. Flore du Gabon

Morphology

Dans le bouton, chaque étamine est si bien enclose et masquée par un pétale, qu'il se pourrait que la fleur fût protogyne: le stigmate est sans doute découvert en premier lors de l'anthèse. La biologie florale de cette espèce serait intéressante à étudier.
La forme typique de cette espèce est plus vigoureuse et donne des arbres de très grande taille; le limbe reste généralement vert olive en herbier et ses dents marginales sont très saillantes. Tous les échantillons gabonais que nous citons peuvent être rapportés à une sous-espèce occidentale; elle diffère par sa moins grande taille, par son limbe qui devient brunâtre en herbier et par ses dents marginales très peu saillantes. Cette sous-espèce est connue vers l'ouest jusqu'au Libéria; en Oubangui et au Congo paraît commencer l'aire de la forme typique qui s'étend jusqu'au Tanganyika.B
B. Flore du Gabon

Common Name

Baduma: Nganga; Fang: Kanguélé, Nkangueli, Nkanguélé, Nkanlé, Nkarlé; French: Ilomba, Mungongoma, Mungongomfi; Galoa: Ozwézwé; Mitsogho: Mongombingombi, Mosangea

Uses

Au Congo ex-belge, sa forme typique est utilisée pour des reboisements; au Gabon le diamètre des Maesopsis est jugé insuffisant pour un tel emploi. Le bois est utilisable en menuiserie légère pour travaux d'intérieur à bon marché; il a une mauvaise résistance aux attaques fongiques mais peut être facilement imprégné d'antiseptiques.
La décoction d'écorce, très amère, est employée comme remède contre les coliques (Heitz), comme purgatif (Louis), comme diurétique (Dalziel). Les cotylédons seraient comestibles (Jolly). L'écorce est utilisable pour les parois des cases.C
C. Flore du Gabon