Cleome afrospina

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Cleome afrospina

Description

Herbacée annuelle ou brièvement pérenne, atteignant 2 m de hauteur, armée d'épines stipulaires, souvent ramifiée dès la base; tige principale dominante, rigidement dressée. Plante pubérulente et munie de glandes à pubescente; tige glabrescente inférieurement; base lignifiée atteignant 1 cm de diamètre. Épines stipulaires pouvant atteindre 5 mm de longueur, droites ou légèrement courbées, triangulaires en vue latérale, renflées sur les côtés, luisantes jaune paille avec l'âge, glabres sauf à la base; leur taille diminue en direction du sommet des tiges; elles sont présentes jusque sur les racèmes et même parfois sur les bractées florales inférieures. Des épines et des acicules (passant graduellement aux poils) sont souvent présents sur la face inférieure des pétioles et la nervure médiane des folioles. Feuilles (3-) 5-7 (-9)-foliolées, longuement pétiolées. Folioles lancéolées à oblancéolées, acuminées, le plus souvent atténuées, symétriques ou presque, olive foncé sur les 2 faces ou légèrement plus pales dessous; foliole médiane 5-12 x 1,5-2 cm; folioles latérales un peu plus petites. Nervures latérales de la foliole médiane généralement 17-38 parfois 12-14 au niveau des feuilles de la base. Nervures médianes et latérales saillantes dessous, déprimées dessus. Nervure médiane souvent pourvue de poils aciculaires ou sétiformes dessous. glabre dessus. Face supérieure des folioles munie de petits poils glanduleux entre les nervures; face inférieure généralement glabre entre les nervures. Pétiolules longs de 0,5-3 mm canaliculés et densément pubérulents à la face supérieure et généralement glabres à la face inférieure, ou bien légèrement pubescents sur les 2 faces. Pétioles des feuilles inférieures pouvant atteindre 14 cm de longueur, alors qu'au-dessous des racèmes, ils n'ont environ que 2-3 cm; ils sont grêles nettement cannelés à la face supérieure, parfois munis de poils sur les 2 faces, mais le plus souvent glanduleux-pubérulents à pubescents dessus et munis de quelques aiguillons et de poils aciculaires dessous. Inflorescence dense dans sa portion apicale, atteignant 10 cm de largeur à l'anthèse et 65 cm de longueur tout en devenant lâche à la fructification; racèmes primaires ordinairement plus développés que les racèmes latéraux. Bractées florales simples ou parfois 3-foliolées (les plus inférieures); bractées simples, lancéolées, 2 ou 3 fois plus longues que larges, subsessiles ou courtement pétiolées, à base atténuée, cunée ou arrondie, persistantes; bractées florales longues de 2-2,5 cm au niveauu des fleurs les plus inférieures, de plus en plus petites vers le haut du racème; épines stipulaires en général absentes, aiguillons parfois présents sur les bractées les plus inférieures. Pédicelles longs de 3,5-4 cm à la fructification, égaux ou inférieurs au gynophore, finement glanduleux-pubérulents. Sépales 4, vert jaunâtre, étroitement lancéolés, 5,5-7 x 1-1,5 mm avant l'anthèse, glabres ou finement glanduleux-pubérulents sur la face dorsale, soudés à la base, fortement réfléchis dès la base à l'anthèse, tardivement caducs. Pétales uniformément roses ou blancs, ascendants, oblancéolés; les 2 paires ont une taille presque égale, 1,6-2,8 x 0,4-1 cm (plus réduite sur les spécimens mal venus), apex arrondi et mucronulé; limbe rétréci en un onglet basal égal ou un peu plus court que les sépales, glabre ou parfois muni de quelques glandes sur la face dorsale; ces pétales sont caducs. Androgynophore court, bulbeux et charnu à l'anthèse, olive foncé à noirâtre à l'état sec, atteignant 1-2 (-3) mm à la fructification, glabre, lisse sinon vaguement strié, portant les cicatrices staminales toutes à peu près au même niveau. Étamines 6, toutes fertiles, inclinées, longuement exsertes et très fragiles; filets longs de 2,2-8 cm (plus courts sur les fleurs mal venues), glabres, blanchâtres, devenant souvent pourpres ou roses à la moitié supérieure; anthères linéaires, très fragiles, longues de 4-6 mm, devenant pourpre avant la déhiscence, dorsobasifixes, recourbées à l'apex au moment de l'anthèse, tôt caduques. Gynophore grêle, glabre, long de (3-)6-6,5 mm à la fructification, ayant 1 à 2 fois la longueur du pédicelle. Ovaire linéaire glabre ou parfois muni de glandes éparses et fines; stigmate subsessile, très petit, tronqué. Capsule relativement épaisse à maturité, 4,5-6,5 cm de longueur et jusqu'à 0,9-1,2 cm de largeur, linéaire, un peu renflée sur les bords, aiguë aux 2 extrémités, droite ou légèrement courbée, verte à maturité et alors généralement un peu retombante; replum glabre. Valves papyracées, striées d'environ 60 nervilles fines, non saillantes et très anastomosées; paroi du fruit et nervilles glabres; style ordinairement nul, parfois long de 1 mm; stigmate proéminent, tronqué. Graines suborbiculaires-réniformes en vue latérale, subsphériques; 2,5-2,75 mm de diamètre; fente du hile nette, courte et ouverte, élaïosome absent; testa vert grisâtre mat, glabre, lisse ou le plus souvent munie de quelques très petits tubercules près de l'extrémité obtuse des cotylédons.A
A. L.E. KERS & B. JONSELL 1973: FLORE DU GABON, 30 CAPPARACEAE, BRASSICACEAE

Taxonomy

C. afrospina est l'unique représentant africain d'une section (sect. Tarenaya) néotropicale par ailleurs endémique. L'espèce qui lui est le plus étroitement affine est C. trachycarpa Kl. ex Eichler, qui vit au Brésil et au Paraguay. ILTIS (1967) a émis l'hypothèse que l'origine de C. afrospina pourrait être une petite population introduite par les oiseaux, laquelle aurait évolué donnant ainsi l'espèce actuelle. La section Tarenaya comprend quelques espèces assez faciles à confondre. Deux d'entre elles ont été récemment intoduites en Afrique: C. spinosa Jacq. et C. hassleriana Chod.; on a trouvé la première au Gabon où elle s'est naturalisée mais la seconde y est tout à fait inconnue. L'éventualité d'un échange de gènes entre C. afrospina et ces espèces nouvellement introduites n'est pas à écarter dans l'avenir.

On sépare C. afrospina des espèces voisines grâce aux nombreuses nervures latérales des folioles, à sa capsule épaisse et aussi grâce à différents caractères de la graine. Cependant le matériel gabonais est ± atypique comparativement à celui des territoires adjacents: on y a encore trouvé une variation pour des caractères essentiels. Étant donné cette variation inattendue, la clé publiée dans la Flore du Cameroun est moins utile pour la détermination des récoltes provenant du Gabon.

La variation mise en lumière dans l'exposé qui suit, pourra servir de clé pour déterminer le matériel du Gabon qui peut être classé en 3 entités morphologiques (soit 3, 3' et 1' dans cet exposé). Le matériel du Cameroun correspond aux combinaisons de caractères qui figurent sous les numéros 2 et 3 de l'exposé.

Les spécimens figurant en l' sont tout à fait distincts du type de C. afrospina, par leurs nervures latérales peu nombreuses et leurs petits pétales. Ces récoltes sont pauvres et incomplètes: elles manquent de fruits mûrs et semblent correspondre à des individus mal venus, peutêtre parce qu'ils proviennent de sols appauvris et secs. Ils diffèrent de C. spinosa par leurs bractées florales lancéolées et par la présence d'aiguillons divers sur les folioles et les pétioles. Ils ont été rattachés, non sans une certaine hésitation, à C. afrospina. Le reste des spécimens est remarquable car ils présentent, comme C. spinosa et C. hassleriana, un gynophore deux fois plus long que le pédicelle; une telle variation n'est encore que très imparfaitement connue au Gabon.
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B. L.E. KERS & B. JONSELL 1973: FLORE DU GABON, 30 CAPPARACEAE, BRASSICACEAE

Distribution (General)

Largement répartie dans la partie Ouest de l'Afrique tropicale, on la connaît notamment au Nigéria, Cameroun, Gabon, Congo et Zaïre. Son introduction doit être ancienne: la première récolte connue a été faite au Zaïre en 1819; la première récolte du Cameroun remonte à 1892; quant au Gabon, le spécimen atypique (1' dans l'exposé) fut récolté en 1894 à Fernan Vaz; un autre de 1960 provient du Sud de N'Dende; les 3 autres récoltes sont de 1983.C
C. L.E. KERS & B. JONSELL 1973: FLORE DU GABON, 30 CAPPARACEAE, BRASSICACEAE