Allophylus

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Allophylus

Description

Arbustes dressés (2-4 m) ou sarmenteux (4-5 m: A. hallaei, lastoursvillensis, hamatus, oyemensis; jusqu'à 20 m:A. altescandens), parfois arbres (5-10 (-20) m: A. zenkeri, africanus, bullatus, poungouensis, longicuneatus). Rameaux jeunes souvent velus et lenticellés, rarement armés d'épines (A. hamatus). Feuilles alternes (alternance 2/5) sans stipules, à pétiole cylindrique ou ± canaliculé dessus, portant généralement 3 folioles (rarement une seule par avortement des folioles latérales: A. megaphyllus, nigericus, hirtellus) avec pétiolules ± longs; même dans les feuilles unifoliolées le pétiolule se distingue du pétiole par les rides transversales de l'écorce. Parfois les pétiolules et la base des pétioles se rétractent et se rétrécissent en séchant, étant sur le vivant gonflés de sève (renflement moteur?: A. schweinfurthii, oyemensis, longicuneatus, camptoneurus). Le limbe est ± épais, ± velu, plat ou gaufré (A. bullatus), concolore ou discolore. La marge est entière, toutes les nervures secondaires se recourbant à l'extrémité et s'anastomosant à la nervure suivante, ou dentées, les nervures secondaires atteignant la marge et s'y terminant soit dans un sinus, soit par un mucron à l'extré-mité d'une dent. Les dents sont, soit peu marquées (l mm), soit nettes et aigües (2-3 mm), présentes tout le long de la marge ou seulement dans la moitié supérieure du limbe. La foliole médiane possède une symétrie bila-térale; en revanche les folioles latérales sont dissymétriques, la moitié basiscope étant plus large que la moitié acroscope, et, le plus souvent, plus courtes que la foliole médiane. La longueur des folioles varie de quelques cm à plusieurs dm. Les inflorescences sont des cymules ± contractées, groupées en grappes axillaires simples ou rameuses, solitaires (rarement par 2) à l'aisselle de la feuille axillante. Les grappes simples (2-50 cm) ont un pédoncule atteignant généralement le 1/3 de la longueur totale. Les grappes rameuses comportent de 1 à 12 rameaux, le plus souvent 2-3, naissant à des hauteurs différentes sur l'axe principal. Parfois les dernières feuilles axillantes sont très réduites et les dernières grappes simples simulent une grappe rameuse: le bourgeon au sommet de la tige centrale montre qu'il s'agit de grappes simples latérales (A. ngounyensis). Les cymules, axillées par des bractées de 1-5 mm, s'étagent le long de l'axe des grappes selon une divergence plus compliquée que 2/5, + rapprochées (2 à 8 par cm), ± stipitées (0,3-3 mm). La pilosité est généralement la même sur l'axe de la grappe et sur les cymules jusqu'à l'articulation des pédicelles. Chaque cymule unipare, scorpioïde, recourbée vers le bas, compte de 2 à 10 fleurs, axillées par de petites bractéoles. La chute des fleurs permet de voir le degré de contraction des cymules. Les pédicelles forment alors soit une tête arrondie portant des cicatrices contigües (A. senegalensis, hamatus), soit une hampe avec cicatrices disjointes (A. hallaei), soit une sorte de griffe (A. zenkeri, oyemensis.). Les cymules sont le plus souvent monoïques: fleurs ♀ à la base et ♂ au sommet (A. africanus). Certaines espèces sont dioïques: A. persicifolius, schweinfurthii. Les fleurs sont zygomorphes, toujours pédicellées (pédicelle de 1-3 mm), le pédicelle présentant, en général, une pilosité plus faible que le rameau et semblable à celle du calice. La largeur du bouton sur le point d'éclore est un caractère très important. On peut distinguer des fleurs petites (boutons larges de 1-1,2 mm), et des fleurs grandes (boutons larges de 2-3 mm). Le calice est formé de 4 sépales verts à verdâtres, nerviés ou non: 2 latéraux, extérieurs, très concaves, légèrement rapprochés de la partie supérieure de la fleur, plus courts et plus étroits que les 2 médians intérieurs, suborbiculaires, à concavité moins marquée que celle des latéraux; de ces 2 sépales médians, le supérieur, 0-1-3- nervié, est moins large que l'inférieur, 0-1-3-5-nervié; Le calice persiste à la base des fruits, sans être accrescent. La corolle est formée de 4 pétales blancs ou jaune pâle, rejetés d'un même côté, soit vers le haut, soit vers le bas. L'onglet, souvent cilié au bord, égale environ le limbe en longueur; limbe presque toujours glabre, rarement velu à l'intérieur (A. lastoursvillensis) ou velu des 2 côtés (A. talbotii); l'écaille, située au sommet de l'onglet, est simple ou bilobée très velue-barbue (poils égalant la longueur du pétale, abondants, frisés, blancs ou roussâtres), ou réduite et peu velue (A. zenkeri, longicuneatus hallei, ngounyensis, poungouensis). La corolle est caduque après la nouaison. Le disque est divisé en 4 lobes charnus, superposés aux pétales, souvent velus au sommet. Les glandes restent visibles sur le fruit. Fleurs ♂: l'androcée compte 8 étamines à anthères introrses, disposées en cercle autour du pistillode, environ 2 fois plus longues que les pétales. Pistillode déjeté du côté opposé aux pétales. Fleurs ♀: les staminodes sont plus courts que les pétales; le filet est souvent cilié. Le gynécée comprend 2(-3) carpelles. Leur nombre paraît être spécifique. Le style, unique, glabre ou velu, se partage en 2 ou 3 branches stigmatiques recourbées, superposées aux loges carpellaires uniovulées, à ovule ascendant campylotrope. Les 2-3 loges de l'ovaire sont arrondies, ± velues extérieurement. Pendant le développement du fruit, la croissance inégale des parois de l'ovaire n'entraîne pas le style qui simule un style gynobasique à maturité. Le plus souvent 1 ou 2 carpelles se développent sur les 2-3 existant à l'origine; le lobe avorté conserve sa pilosité, hérissée, très visible, tandis que les lobes développés paraissent glabres, les poils de l'ovaire se trouvant répartis sur une surface considérablement accrue. Le fruit mûr est une petite drupe rouge, orangée ou jaune, formée de 1-2 coques dures couvertes d'une chair mince. La graine est exalbuminée et présenterait un arille (RADLK., non observée dans les exsiccata africains étudiés). Sorti de son tégument, l'embryon, à radicule dirigée vers le bas, porte 2 cotylédons repliés en travers, le supérieur 1-2 fois, l'inférieur 2 fois.A
A. ROGER FOUILLOY & NICOLAS HALLÉ 1973: FLORE DU GABON, 23 SAPINDACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises)

Taxonomy

En 1933, RADLKOFER dénombre 182 espèces dans le monde, dont 54 américaines, 61 africaines, 62 asiatiques et 5 océaniennes. Pour l'Afrique, HUTCHINSON & DALZIEL (HUTCHINSON & DALZIEL Flora of West Tropical Africa (1928)) ajoutent A. megaphyllus; HAUMAN (HAUMAN Flore du Congo Belge (1958)), huit autres: A. sapinii, amplissimus, longicuneatus, hamatus, agbala, altescandens, persicifolius, katangensis. L'étude des plantes récoltées par LE TESTU au Gabon permettent à PELLEGRIN de décrire A. lastoursvillensis, letestui, oyemensis, imenoensis, poungouensis, ngounyensis, mayimbensis (PELLEGRIN Bull. Soc. Bot. France 100 (1953)). La révision de ce travail oblige à supprimer A. pierrei Pell., dont le type (Klaine 1687) est un échantillon en mauvais état de Klaineanthus gaboniae Pierre ex Prain (Euphorbiaceae-Crotoneae). L'étude des échantillons recueillis récemment nous a contraint de décrire en plus A. hallaei, ce qui porte le total des espèces africaines en 1971 à environ 78.

Dans une révision générale du genre, P. W. LEENHOUTS (P. W. LEENHOUTS Blumea 5 301 (1967)) propose de considérer toutes les espèces de ce genre comme formes ou races géographiques d'une seule espèce cosmopolite qui serait A. cobbe (L.) Raeusch, dont le type est originaire d'Asie tropicale. CAPURON se range à cet avis dans sa révision des Sapindacées de Madagascar (CAPURON Mém. Mus. Paris (1968)).B
B. CAPURON 1968

Distribution (General)

Dans ce fascicule des Sapindacées du Cameroun et du Gabon, en attendant que des recherches sur les nombres chromosomiques et sur les pollens aient donné la certitude que tous les Allophylus sont à ranger dans une seule espèce multiforme, l'ancienne division spécifique est conservée. Il est donc dénombré, pour la région camerouno-gabonaise, 26 espèces ou formes remarquables, dont 20 au Cameroun et 15 au Gabon; de plus, 3 espèces (A. nigericus, persicifolius, talbotii) reconnues dans des territoires limitrophes et susceptibles d'être découvertes ultérieurement au Cameroun et au Gabon, ont été signalées dans la clé de détermination ci-après, mais non figurées sur les 10 planches consacrées au genre Allophylus, où sont représentées 23 espèces ou formes.C
C. ROGER FOUILLOY & NICOLAS HALLÉ 1973: FLORE DU GABON, 23 SAPINDACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises)

Notes

Il convient de souligner que quelques-unes de ces espèces sont décrites d'après un nombre très réduit d'échantillons: 1 seul (A. ngounyensis), 2 (A. letestui, imenoensis, mayimbensis), 3 (A. persicifolius, conraui, hallaei, poungouensis) ou 4 (A. oyemensis). Il n'est pas douteux qu'en possession de récoltes plus abondantes, des rectifications seront à faire dans toutes ces descriptions et que le présent inventaire ne représente qu'une vue provisoire et très insuffisante de 1 'histoire du genre Allophylus en Afrique centrale.D
D. ROGER FOUILLOY & NICOLAS HALLÉ 1973: FLORE DU GABON, 23 SAPINDACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises)