Thyméléaceae

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Thyméléaceae

Description

Plantes presque toutes vivaces (pas d'annuelles en Afrique équatoriale occidentale), et le plus souvent ligneuses au moins près de la souche. Arbres atteignant parfois 10 m (Gnidia glauca), mais surtout petits arbres, arbustes ou arbrisseaux à tronc bien individualisé (Dicranolepis) ou suffrutescents (Gnidia), et quelquefois lianes ligneuses ou arbustes sarmenteux (Craterosiphon). Ecorce généralement lisse ou un peu rugueuse, rarement épaisse et craquelée. Tissu libérien contenant presque toujours des fibres longues et très solides, de telle sorte que souvent l'écorce est entraînée lorsque l'on casse un rameau. Feuilles de forme, de texture et de dimensions variables, mais toujours simples, sans stipules (les petits organes foliacés que l'on note parfois au niveau des noeuds correspondent à des bractées d'inflorescences ou de fleurs non développées), et, dans la majorité des cas, très entières. Ces feuilles peuvent être alternes (Dicranolepis, Octolepis), opposées (souvent chez Craterosiphon, Gnidia) ou d'apparence verticillées (Gnidia). Aucune espèce à feuillage éricoïde n'est jusqu'à présent mentionnée du Gabon. Plusieurs genres sont typiquement sempervirents, les feuilles pouvant persister particulièrement longtemps chez certains Octolepis, Dicranolepis, Peddiea. Inflorescences complexes (considérées selon les auteurs comme de type « grappe » ou de type « cyme »), à fleurs généralement subsessiles (pédicellées chez les Peddiea, genre non rencontré encore au Gabon, et chez quelques Dicranolepis et Gnidia de l'est-africain). Les fleurs paraissent groupées soit en glomérules (1-12 fleurs) à l'aisselle des feuilles (Octolepis, Dicranolepis), soit en têtes denses et plus ou moins involucrées (aspect de capitule) à l'extrémité des rameaux (Gnidia, « Lasiosiphon))). Les bractées, petites et variables, sont souvent rapidement caduques. Fleurs presque toujours hermaphrodites mais parfois, accidentellement semble-t-il, monoïques (la dioécie se manifesterait chez certaines espèces de Thyméléaceae, de façon plus ou moins constante: Octolepis, Daphne), actinomorphes, tetramères ou pentamères (souvent sur le même individu ou dans la même population chez certains genres: Gnidia, « Lasiosiphon » et peut-être Octolepis). Floraison généralement sans périodicité fixe. Périanthe comprenant dans la plupart des cas un tube (très réduit chez Octolepis) qui forme un périgone plus ou moins allongé, parfois articulé, se divisant à son extrémité distale en 4-5 lobes représentant des sépales, étalés ou récurvés à l'anthèse (Dicranolepis, Octolepis, Gnidia) ou dressés (Craterosiphon); ce tube porte souvent au niveau où se différencient les sépales, des organes colorés, glandulaires ou bien développés, que l'on assimile aux pétales. Ce cycle de pièces florales (corolle) est important chez les genres Dicranolepis et Octolepis, où les pétales sont souvent aussi longs ou plus longs que les sépales, bien visibles, mais beaucoup plus petits que les sépales chez les Gnidia, absents ou réduits à de minuscules glandes chez Peddiea et Cratero siphon. Les lobes de la corolle sont généralement en un nombre égal à celui des lobes du calice avec lesquels ils sont alternes; cependant, ils sont souvent divisés jusqu'à la base en deux parties et paraissent alors en nombre double (cas typiques chez Dicranolepis, Octolepis). On notera que dans les descriptions, le tube du périgone est souvent qualifié de réceptacle ou d'hypanthium. Androcée à étamines en nombre double de celui des lobes du calice (tout au moins dans les genres gabonais); les filets sont insérés en deux cercles sur le tube du périgone, les étamines distales (ou externes) étant généralement opposées aux lobes du calice. Filets souvent très courts, sauf chez certains Dicranolepis où les étamines sont nettement exsertes. Anthères biloculaires, introrses, à dehiscence longitudinale. Zone réceptaculaire comportant fréquemment des organes hypogynes , glanduliformes, disposés en une cupule, un disque ou de petits lobes. Ovaire supère , généralement monoloculaire, parfois biloculaire (Peddiea), ou 4-5 loculaire (Octolepis), sessile ou sub-sessile. Un seul ovule pendant, anatrope, par loge carpellaire. Style filiforme inséré parfois un peu latéralement sur les ovaires à un seul carpelle apparent, portant un stigmate (quelquefois très exsert chez les Dicranolepis) globuleux, discoïde, claviforme ou lobulé. Fruit souvent indéhiscent, soit sec (Gnidia), soit drupacé ou bacciforme à péricarpe parfois charnu et mésocarpe peu développé et sec (Dicranolepis, Craterosiphon), soit encore capsulaire ou à déhiscence valvaire (Octolepis, Synandrodaphne). Graine avec ou sans albumen, à cotylédons souvent épais, à embryon droit. Le fruit correspond en réalité à une diaspore assez complexe, son enveloppe externe étant formée du péricarpe proprement dit, solidaire de la base du périgone qui s'hypertrophie considérablement après la fécondation (Dicranolepis glandulosa, par exemple).A
A. G. J. H. AMSHOFF & G.-G. AYMONIN 1966: FLORE DU GABON, 11 MYRTACÉES et THYMÉLÉAGÉES

Morphology

Les Thyméléaceae de l'Afrique équatoriale occidentale, à laquelle, géographiquement, appartient le Gabon, se répartissent en trois des quatre sous-familles actuellement reconnues et distinguées par les caractères du fruit:
  1. Fruit déhiscent à plus de deux valves: AQUILARIOIDEAE-OCTOLEPIDEAE (Octolepis).
  2. Fruit déhiscent à 2 valves; un « tube androecial »: SYNANDRODAPHNOIDEAE (Synandrodaphne).
  3. Fruit indéhiscent: THYMELAEOIDEAE
    • Fruit bacciforme à 1 graine: DICRANOLEPIDEAE (Dicranolepis, Craterosiphon).
    • Fruit généralement sec, à 2 graines: PHALERIEAE (Peddiea).
    • Fruit sec à une seule graine: THYMELAEAE (Gnidia).

Les Thyméléaceae ont des pollens de taille moyenne, généralement entre 20 et 60 µ, presque toujours nettement sphériques, à exine ornementée. Le nombre chromosomique de base le plus souvent noté est x = 9, mais beaucoup d'espèces n'ont pas été étudiées.B
B. G. J. H. AMSHOFF & G.-G. AYMONIN 1966: FLORE DU GABON, 11 MYRTACÉES et THYMÉLÉAGÉES

Taxonomy

(6 genres, ±15 espèces)C
C. G. J. H. AMSHOFF & G.-G. AYMONIN 1966: FLORE DU GABON, 11 MYRTACÉES et THYMÉLÉAGÉES

Distribution (General)

La famille comprend dans son ensemble environ 50 genres, groupant plus de 600 espèces, réparties dans le monde entier, les genres les plus riches en espèces ayant toutefois leur maximum de diversification en dehors de la zone intertropicale (Gnidia et Passerina, Afrique du sud; Pimelea, Australie; Daphne, zone du Vieux Monde au nord du Tropique du Cancer). Il existe un endémisme générique assez accentué à l'échelle continentale ou insulaire (Madagascar, région pacifique occidentale), aucun genre n'étant commun à la fois au Nouveau Monde et à l'Afrique ou à l'Eurasie Tous les genres (sauf un) et toutes les espèces existant au Gabon sont limités en Afrique.
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D. G. J. H. AMSHOFF & G.-G. AYMONIN 1966: FLORE DU GABON, 11 MYRTACÉES et THYMÉLÉAGÉES

Uses

Aucun genre ne semble faire l'objet d'une utilisation générale en Afrique, mais, dans plusieurs régions du globe on recherche les écorces (fibres du liber) pour confectionner des papiers.E
E. G. J. H. AMSHOFF & G.-G. AYMONIN 1966: FLORE DU GABON, 11 MYRTACÉES et THYMÉLÉAGÉES