Dorstenia

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Dorstenia

Description

Plantes monoïques à latex; herbes ou sous-arbrisseaux tantôt avec des rhizomes herbacés (ou succulents) à ligneux et des tiges feuillées dressées ou ascendantes, herbacées à succulentes ou au moins ligneuses à la base, tantôt avec des tubercules souterrains et, soit des tiges succu lentes soit des tiges rampantes; ou encore arbustes ramifiés ou non. Feuilles simples spiralées ou distiques, à nervation pennée (à palmée); stipules latérales libres, larges à subulées. Inflorescences solitaires, par 2 ou plus sur des rameaux courts axillaires, bisexuées, pédonculées. Réceptacle discoïdal à turbiné ou naviculé, de forme variée avec des bractées (appendices, bractées rayonnantes) marginales, parfois insérées plus bas sur le réceptacle ou sur le pédoncule. Fleurs nombreuses ou assez nombreuses; partie supérieure libre du périanthe 2-3- (-4) lobée avec généralement des poils renflés semblables à des papilles, oblongs à claviformes ou globuleux, hyalins ou villacés à pourpre foncé. Fleurs ♂ avec 2-3 étamines incur vées dans le bouton, très fréquemment encore courbées à l'anthèse, mais souvent dans des directions différentes; anthères latrorses ou extrorses, à connectif large à assez étroit; pistillode présent ou absent. Fleurs ♀ 1 à n, très souvent au centre du réceptacle; ovaire libre; stigmates 2 ou 1, petits. Fruit petit à gros (jusqu'à environ 1 cm de longueur); exocarpe blanc, charnu, déhiscent, repoussant sur le haut ou éjectant un noyau à endocarpe crustacé, lisse ou tubercule (dans les espèces succulentes), avec souvent une excroissance du côté du hile; albumen présent dans les petites graines, absent dans les plus grosses; embryon avec des cotylédons égaux et plats ou inégaux et plus ou moins plies, plats à épais; radicule assez longue à courte.A
A. C.C. BERG, M.E.E. HIJMAN & J.C.A. WEERDENBURG: FLORE DU GABON, 26 MORACÉES (incl. CECROPIACÉES)

Morphology

Les espèces africaines peuvent être rangées, grosso modo, en 4 groupes assez distincts mais encore peu assis taxonomiquement. Ils correspondent en partie aux sections de ENGLER.

Le premier groupe comprend les espèces originellement placées dans le genre Craterogyne, avec en plus D. elliptica, seule espèce de la section Nothodorstenia ENGL. (1898). Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux qui peuvent dépasser 1 m de hauteur et même atteindre 6 m. Les tiges, ramifiées ou non, proviennent (dans toutes les espèces ?) de rhizomes rampants. Les réceptacles orbiculaires de l'inflo rescence portent sur la marge dépourvue de frange, au moins 2 rangées de petites bractées ou de petites bractées plus bas sur le pédoncule. Ces bractées ressemblent aux stipules par leur forme et leur texture. Les sti pules ont une base large et sont semi-amplexicaules (sauf dans D. elliptica). Dans 3 de ces 5 espèces, l'inflorescence possède généralement une seule fleur ♀ centrale. Le noyau, assez gros, est lisse.

Le second groupe ressemble au premier par le port (arbrisseaux atteignant 4 m, ramifiés ou non), les larges stipules, l'existence d'une ou de quelques fleurs ♀ et le noyau lisse et relativement gros, mais il en diffère par l'inflorescence qui comporte une rangée unique d'appendi ces relativement longs qui rappellent fortement les stipules. Ce groupe, qui peut être considéré comme proche du précédent, comprend les espè ces D. turbinata, D. involuta M. HUMAN & C.C. BERG, D. angusticornis ENGL., D. dorstenioides (ENGL.) M. HUMAN & C.C. BERG, l'espèce centrafricaine D. scaphigera BUR. et l'espèce est-africaine D. alta ENGL. Ces espèces, comme celles du premier groupe, sont habituellement des composantes du sous-bois des forêts (humides).

Le troisième groupe comprend de petites plantes avec des parties souterraines succulentes, généralement tubéreuses et le plus souvent des tiges succulentes (non ramifiées). Il est représenté et au Gabon seule ment par D. preussii. Excepté cette dernière, les espèces habitent des régions plus sèches principalement en Afrique centrale et orientale. Elles ont été groupées dans la section Kos aria (FORSSK.) ENGL, distin guée par un style entier (alors qu'il est normalement bifide). Mais ce caractère n'est pas très constant (cf. FRIES, 1913; HAUMAN, 1948). Mise à part la présence de tiges succulentes, souvent partiellement tubéreu ses, les caractères du noyau semblent être utiles pour reconnaître ce groupe. Les noyaux sont petits, souvent ± tétraédriques, ± distincte ment carénés et tubercules. Cependant de tels noyaux se retrouvent dans D. brownii FRIIS et D. soerensenii RENDLE qui ont des styles bifides. Ils sont aussi communs dans les Dorstenia néotropicaux.

Un quatrième groupe comprend des espèces habituellement herba cées à suffrutescentes dans lesquelles les tiges ascendantes ou dressées jusqu'à 1 m de hauteur naissent de rhizomes rampants. Des rhizomes peuvent aussi exister dans les 3 autres groupes. Les réceptacles mon trent une large variation de forme, d'appendices marginaux et de franges. Les noyaux sont petits et lisses. Les stipules sont le plus souvent subulées. L'espèce D. picta est une exception importante: elle a des tiges rampantes et de larges stipules, de plus, le réceptacle se distin gue par sa marge courtement dentée, caractère qui le rapproche de D. subdentata. Les inflorescences, telles qu'on les trouve dans ces 2 espèces, sont fréquentes dans les espèces néotropicales. Ce quatrième groupe, comme les premier et second, a une localisation précise dans la forêt humide: de la Cross River (SE du Nigeria) jusqu'à l'embouchure du Congo. Ces espèces poussent dans les sous-bois forestiers de préfé rence dans les endroits humides.

Plusieurs espèces du quatrième groupe montrent dans leur inflorescence une variation extrêmement vaste et confuse. Dans ces groupes complexes, des discontinuités de la variation sont rarement prononcées. En considérant les modalités de cette variation, concevoir des entités morphologiques comme des variétés paraît être la façon la plus satisfaisante pour adapter cette variabilité aux catégories taxono-miques. On ne connaît rien quant aux causes de cette variation. La différenciation caryologique et l'apomixie semblent jouer un rôle (voir LE COQ Rev. Gén. Bot. 70 384 (1963)GUSTAFSON Apomixis in higher plants Lund (1946)).

Dans les parties jeunes et spécialement dans les inflorescences, on trouve fréquemment des poils granduleux-capités, souvent brunâtres ou rougeâtres, pluricellulaires, qui ne sont pas mentionnés dans les descrip tions. Le latex est généralement blanc, parfois jaunâtre. On trouve rarement des nervures tertiaires parallèles.B,C
B. GUSTAFSON 1946, C. LE COQ 1963: 70: 384