Maranthes chrysophylla
Description
Arbre pouvant atteindre jusqu'à 30-40 m de hauteur totale et 80120 cm de diamètre; fût assez rectiligne et régulier, un peu évasé ou légèrement empatté à la base, sans contreforts; rhytidome assez lisse, moussu et marbré de rougeâtre vers la base, grisâtre vers le haut, se desquamant en petites écailles minces laissant apparaître des taches grisâtres plus claires; aubier peu épais (5 cm) passant à un bois de coeur rouge foncé, dur, lourd; cime globuleuse ou hémisphérique, à grosses branches rayonnantes parfois tachées de rougeâtre, à feuillage dense avec de caractéristiques reflets fauves. Rameaux aoûtés bruns garnis de lenticelles blanches. Jeunes rameaux et pétioles avec longue pilosité hispide ascendante et, ainsi que le dessous des feuilles, couverts d'un mince mais compact feutrage laineux fauve doré, ± caduc sur feuilles âgées, par plages ou totalement, le dessous du limbe devenant alors ± cendré. Innovations enserrées dans des écailles caduques, concaves semi-orbiculaires vers le bas de la pousse, allongées (18 mm) en gouttière, obtuses, rétuses ou émarginées au sommet vers le haut de la pousse, densément soyeuses argentées extérieurement, avec marge à frange pubescente, glabres intérieurement. Pétiole glabre, crevassé transversalement, 10-12 mm, portant 2 glandes elliptiques ou circulaires, profondément cratériformes', à sa partie supérieure au contact de la marge du limbe. Limbe polymorphe avec intermédiaires et chevauchements de caractères entre les 2 types extrêmes suivants; pour des arbres âgés: 1) en zone côtière très humide avec faible saison sèche (cf. Mann 978): consistance parcheminée, feutrage dessous permanent, forme elliptique-rhomboédrique, atteignant environ 10 × 18 cm, base largement aiguë à obtuse, sommet largement aigu avec petit acumen, (6-)8-10 paires de nervures latérales inclinées à 45°; 2) en zone intérieure humide avec saison sèche assez marquée (cf. Le Testu 5969): consistance coriace, feutrage dessous caduc, forme elliptique ovale, atteignant environ 7 × 11 cm, base obtuse à subcordée, sommet obtus-arrondi avec brusque petit acumen, (6-)8-10 paires de nervures latérales, très ouvertes vers la base, inclinées à 45° vers le milieu et le haut du limbe. Jeunes tiges, dans l'une et l'autre zone, avec feuilles longuement elliptiques, aiguës à la base et au sommet, de consistance papyracée, pouvant atteindre 16 × 22 cm et, dans la première zone considérée, fréquemment largement lancéolées (jusqu'à 16 × 22 cm) sur arbres plus âgés. Inflorescences, à axes tomenteux grisâtres, en panicules terminales corymbiformes, à bractées et bractéoles tôt caduques, ouvertes (hauteur 10 cm, largeur 15 cm) et pauciflores avec grandes fleurs (court pédicelle + réceptacle 16-18 mm, ensemble obconique) en zone 1 ci-dessus, compactes (hauteur 5 cm, largeur 12 cm) et multiflores avec petites fleurs (long pédicelle + réceptacle 10-12 mm, ensemble ± infundibuliforme) en zone 2 ci-dessus, mais tous intermédiaires possibles. Réceptacle fauve rosé-orangé extérieurement; sépales: 1) 8-10 2) 4-6 mm, tomentelieux grisâtres extérieurement, tomentelleux crèmes intérieurement; pétales concaves obovales: 1) 8 × 16 2) 5 × 10 mm jaune pâle; env. 25 étamines à filet, 1) env. 30 2) env. 20-25 mm blanc et anthère crème; 3 carpelles hirsutes avec ligne de poils argentés ascendants au-dessous, sur la paroi interne du réceptacle ou ligne absente. Drupe obovoïde, 20-25 × 45-50 mm, à surface ± garnie de fines ponctuations blanchâtres-rosées en relief, souvent avec sépales et étamines persistant à la base.A
A. R. LETOUZEY & F. WHITE: FLORE DU GABON, 24 CHRYSOBALANACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises) & SCYTOPÉTALACÉES (avec complements concernant des especes camerounaises)
Taxonomy
Comme mentionné ci-dessus (feuilles, fleurs), il peut sembler possible de scinder Maranthes chrysophylla (Oliv.) Prance en deux sous-espèces pouvant être considérées comme parapatriques: subsp. chrysophylla en zone côtière et subsp. coriacea en zone intérieure; cependant cette distinction morphologique et écologique n'est valable que pour des échantillons à caractères extrêmes et se trouve très atténuée par l'existence d'échantillons intermédiaires ou à caractères chevauchants.B
B. R. LETOUZEY & F. WHITE: FLORE DU GABON, 24 CHRYSOBALANACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises) & SCYTOPÉTALACÉES (avec complements concernant des especes camerounaises)
Distribution (General)
Cette espèce est connue au Libéria, en Côte d'Ivoire (Tabou), au Ghana, au Nigeria (Sud-Est Nigeria), au Cameroun, au Gabon et au Zaïre (Kinshasa). Au Cameroun et au Gabon elle existe dans tout le massif de forêt dense humide, à l'état dispersé sous forme d'arbres en général de dimensions moyennes, mais est surtout présente en forêt atlantique à Césalpiniacées; en forêt semi-décidue à Sterculiacées et Ulmacées elle se rencontre isolée, dans des noyaux forestiers de type sempervirent, soit à Césalpiniacées, soit à Gilbertiodendron dewevrei.C
C. R. LETOUZEY & F. WHITE: FLORE DU GABON, 24 CHRYSOBALANACÉES (avec compléments concernant des espèces camerounaises) & SCYTOPÉTALACÉES (avec complements concernant des especes camerounaises)
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