Salacia

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Salacia

Description

Lianes ligneuses ± élevées ou arbustes le plus souvent glabres. Vieux bois cylindrique en massif entier (notamment chez les arbustes) ou divisé par des lacunes parenchymateuses concentriques ± festonnées ou discontinues, ou parfois par des sillons rayonnants (S. nitida). Rameaux alternes issus de l'aisselle d'écailles insérées en spirale sur les axes orthotropes allongés. Entre-noeuds rarement hispides ou pubescents, cylindriques ou marqués d'arêtes, parfois d'ailes. Rameaux latéraux plagiotropes parfois préhensiles. Présence ou absence de caoutchouc (pétiole, limbe foliaire, pédicelle floral). Feuilles opposées décussées, rarement alternes et spiralées (plantules et quelques espèces non camerouno-gabonaises). Pétiole canaliculé. Limbe simple, entier ou denté, souvent acuminé. Stipules réduites insérées sur le rameau, peu distinctes et ± caduques. Inflorescences axillaires, rarement caulinaires, souvent fasciculées sur un glomérule; parfois cymes uni- ou pauciflores, ou pluriflores ± rameuses et ± pédonculées. Bouton floral pédicelle, globuleux, ové ou oblong, parfois court et large, à double périanthe quinconcial. Fleurs protandres, vertes ou colorées, blanchâtres, jaunes, orangées, rouges, brunes ou violet noirâtre. Calice à (4)5 lobes égaux ou non. Corolle rotacée, plus rarement érigée, de 2-20 mm de diamètre; 5 pétales orbiculai-res, ovés ou oblongs, sessiles ou subonguiculés, minces ou un peu charnus, parfois subanguleux, subégaux et marqués de fossettes. Disque extrastaminal charnu nectarifère, annulaire disciforme ou tronconique, parfois globuleux, subcylindrique ou pentagonal, plus rarement cupulaire ou porté par un androgynophore, parfois marqué comme les pétales de fossettes dues à la compression des anthères lors de la préfloraison. Étamines (2)3 intradiscales, insérées ou non dans un sillon périgine; filet rubané atténué se courbant vers l'extérieur; anthère subtranverse ou en chevron ± aigu, extrorse, divisée en 2 loges distinctes ou ± confluentes, à connectif rarement un peu saillant. Pollen en monades tricolporées à exine réticulée. Ovaire ± enfoncé dans le disque, conique subpyramidal à la base du style, à paroi plutôt épaisse à (2)3 loges. Style atténué court ou long, à stigmate terminal ponctiforme rarement un peu capité. Ovules (1)2-11 par loge, axillaires, horizontaux ou un peu ascendants, plus rarement un peu descendants, 2-sériés ou superposés. Fruits bacciformes globuleux, cucumiformes, piriformes ou oblongs, longs de 1-12 cm, à 3 loges peu distinctes, les cloisons pulpeuses étant ± dégradées à maturité. Péricarpe ± coriace mais charnu, glabre, lisse ou orné de plis, crêtes, verrues ou protubérances, vert puis jaune ou rouge orangé à maturité. Graines 1-24 pesant environ 1-6 grammes, enrobées dans une pulpe mucilagineuse endocarpique sucrée et comestible. Testa mince, adhérent, brunâtre, non orné mais ± strié par l'épanouissement fibrovasculaire lié à la chalaze. Cotylédons massifs, libres ou souvent ± soudés. Embryon à structures peu distinctes ou très réduites.A
A. N. HALLÉ 1986: FLORE DU GABON, 29 CELASTRACEAE HIPPOCRATEOIDEAE (avec compléments pour d'autres pays d'Afrique et Madagascar)

Distribution (General)

Genre surtout répandu dans presque toutes les forêts tropicales humides comptant de 180 à 200 espèces: 29 en Amérique, 90 en Afrique dont 50 à l'Ouest du Cameroun (3 au Sénégal, 48 en Côte-d'Ivoire); 54 au Zaïre, 13 au Mozambique, 2 seulement à Madagascar; 14 en Indochine, 29 en Malaisie. Les forêts camerouno-gabonaises avec plus de 60 espèces, apparaissent comme la région du monde la plus riche en Salacia, 47 espèces (au moins) au Gabon.B
B. N. HALLÉ 1986: FLORE DU GABON, 29 CELASTRACEAE HIPPOCRATEOIDEAE (avec compléments pour d'autres pays d'Afrique et Madagascar)

Notes

— En zoologie, le genre Salacia Lamouroux, 1816, Coelentérés, a précédé le genre Salacia Milne Edwards & Lucas, 1842, Crustacés Décapodes.C — Chez diverses espèces des fleurs gallées sont assez fréquentes: périanthe épaissi restant clos, pédicelle épaissi surtout vers le haut. Sont fréquemment affectés S. cerasifera, S. chlorantha, S. olive-riana.
Le groupe d'espèces le plus archaïque paraît être celui du Salacia pyriformis (espèce la plus répandue de ce groupe) avec plus précisément l'espèce très localisée S. talbotii. Le nombre des pièces périanthaires atteint 14 et elles sont nettement insérées en spirale continue sans séparation sensible en calice et corolle. D'autres caractères peuvent aussi être considérés comme primitifs: la variabilité du système périanthaire, l'anthère en 2 thèques distinctes disposées en angle aigu, les fentes de déhiscence étant ainsi proches de la position longitudinale, la saillie apicale du connectif et la relative grosseur des fleurs. La diversification du groupe dont les espèces ne sont pas aisées à délimiter révèle des possibilités actuelles ou au moins récentes d'évolution. Nombre de ces espèces sont de grandes lianes de forêts denses, riches en caoutchouc et à bois orné de lacunes concentriques. En conséquence les Salacia sans caoutchouc et à fleurs plus petites, à 2 cycles périanthaires pentamères différenciés et stables, comme c'est le cas de l'espèce-type du genre, seraient à considérer comme plus évolués.C
C. N. HALLÉ 1986: FLORE DU GABON, 29 CELASTRACEAE HIPPOCRATEOIDEAE (avec compléments pour d'autres pays d'Afrique et Madagascar)