Barleria alata

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Barleria alata

Description

Plante herbacée ou suffrutescente, rameuse, atteignant environ 0,80 m de hauteur, finement pubescente surtout dans les inflorescences, ligneuse la base; tiges subquadrangulaires, à entrenoeuds de 5-10 cm de long. Pétioles ailés de 1-5 (7) cm de long; limbe des feuilles jusqu'à 9 X 4,5 cm, ovale-acuminé, cuspidé; acumen d'environ 8 mm de long; base triangulaire, atténuée-aiguë décurrente sur toute la longueur du pétiole; translucide sur le sec, noirâtre en dessus, plus clair olivacé-grisâtre en dessous; chez les jeunes feuilles, la face supérieure porte des poils unicellulaires relativement épais. Nervures en dessous couvertes de quelques très petits poils. 4-5 paires de nervures latérales. Inflorescences allongées, jusqu'à 20 cm de long, à pédoncule de 3-4 cm de long; les bractées inférieures ressemblent à des feuille s, pubescentes, à pétiole ailé atteignant 1,2 cm de long, et limbe de 2,5 X 1 cm; bractées supérieures sessiles, linéaires-subuliformes, de 10-12 mm de long, pubescentes. Fleurs subsessiles, solitaires axillées, à pédicelle ayant au maximum 2 mm de long, pubescent. Calice pubescent, à nombreux poils multicellulaires glanduleux, surtout au bord, jusqu'à 14 mm de long, sépales latéraux subulés-linéaires, de 9 X 0,7 mm; sépale postérieur nettement obovale de 13 X 7 mm à ± 5 nervures; sépales antérieurs soudés en un seul lobe à peine plus petit que le sépale postérieur et très légèrement émarginé au sommet, obovale, de 12 X 7 mm, à ± 5 nervures palmées. Corolle bleu-blanchâtre ou mauve très clair, ayant jusqu'à 35 mm de long, légèrement pubescente à l'extérieur; tube de 12 mm de long et environ 6 mm de diamètre; lobes de 16-19 mm de long, arrondis. Ovaire légèrement pubescent, de 3 mm de long; style glabre de 28 mm de long. Fruit légèrement pubescent de 18 X 5 mm. Graine fort aplatie, ovale-elliptique, de 3 X 4 X 0,3 mm; testa jaune-brunâtre, avec des anneaux concentriques ruguleux très marqués.A
A. H. HEINE 1966: FLORE DU GABON, 13 ACANTHACEAE

Taxonomy

Cette espèce a une histoire taxinomique assez complexe. Les indications contradictoires et peu précises des auteurs réclament la mise au point suivante.

S. Moore, ayant basé son espèce sur un matériel hétérogène (Welwitsch 5147, 5148, 5169, de Golungo Alto, et 5194, 5195, de Punto Andongo), donne une description se rapportant surtout aux échantillons de Golungo Alto qui représentent la majorité des spécimens cités. Les deux échantillons de Punto Andongo, Welwitsch 5194 et 5195, représentent cependant une autre espèce non encore bien connue en 1880. Il s'agit de B. lancifolia T. Anders. (Journ. Linn. Soc., Bot. 7 28 (1863)), dont on ne connaissait alors que l'holotype (herbier du Trinity College à Dublin, Irlande). S. Moore n'avait pas vu ce spécimen, et ne connaissait que la description de l'espèce. Il avait pourtant bien indiqué dans la discussion de son B. alata que ce B. lancifolia était très voisin de son espèce. C.B. Clarke, dans la Flora of Tropical Africa, mit B. lancifolia en synonymie du B. alata S. Moore, retenant ce dernier nom contrairement aux règles de nomenclature. Ce fait semble pourtant indiquer qu'il avait considéré cette espèce comme douteuse, peut-être non réellement conspécifique du B. alata; c'est ce qu'il exprime mieux dans la discussion d'une autre espèce (B. damarensis T. Anders, l.c. 169, 1899), où il parle de B. lancifolia « supposé équivalent» de B. alata. Il est évident qu'il n'avait pas vu, lui non plus, l'échantillon-type du B. lancifolia, et la description qu'il donne est tout à fait celle du B. alata au sens de S. Moore. Un an plus tard, Hiern donna, dans (Catal. of. Afr. Pl. Coll. by Fr. Welwitsch Dicot. IV 816 (1900)) la nomenclature corrigée, c'est-à-dire Barleria lancifolia T. Anders. pour les plantes décrites par S. Moore. Pas du tout satisfait de la synonymie établie par Clarke, Moore discute (Journ. Bot. 1902 et 1907) la position du B. lancifolia après avoir vu et étudié pour la première fois le type de Dublin. Il précise les différences entre ces espèces, notamment les caractères des corolles, très utiles pour les distinguer; ils sont très bien décrits et discutés dès 1902. Mais le matériel original de B. alata est hétérogène, renfermant quelques plantes appartenant à B. lancifolia, et ce fait ne fut pas reconnu par S. Moore. C'est seulement au cours d'une nouvelle révision de ces mêmes matériaux pour la rédaction de la Flore du Gabon, que nous avons eu la révélation de ce fait.

Dans une étude sur le genre Barleria en Afrique du Sud (A.A. Obermeijer Ann. Transvaal Mus. 15 147 (1933)), B. alata figure dans la synonymie du B. lancifolia et les spécimens types ne sont ni discutés ni cités dans ce travail, où le nom de Barleria alata fut, probablement, simplement recopié comme synonyme d'après les ouvrages antérieurs. Mlle A.A. Obermeijer avait pourtant étudié les échantillons types de B. alata, conservés au British Museum, sur lesquels se trouvent quelques petites notes de sa main. Ces mêmes échantillons portent d'ailleurs d'autres petites notes (également au crayon) fort probablement de la main de S. Moore. Ces notes révèlent non seulement des doutes d'un botaniste très compétent sur la synonymie établie par C.B. Clarke, mais encore le fait que Mlle Obermeijer avait très bien reconnu l'hétérogénéité du matériel groupé sous le nom de Barleria lancifolia au British Museum. Il est nettement évident qu'elle a pu distinguer les deux espèces sans pouvoir en reconnaître la véritable identié, ni sortir des vicissitudes de la synonymie établie par C.B. Clarke, sa révision étant d'ailleurs limitée aux Baleria d'Afrique du Sud.

Dans une révision plus récente du genre pour le Sud-Ouest africain (P.G. Meyer Mitt. Bot. Staatssammlung München 2 381 (1957)) le nom de B. alata ne figure plus dans la synonymie du B. lancifolia, espèce très répandue dans la région traitée. Enfin, les caractères indiqués dans les clefs ne permettent ni dans le travail d'A. A. Obermeijer, ni dans celui de P.G. Meyer d'identifier les plantes ayant fait l'objet de confusions.

En conclusion, il faut reconnaître le B. alata S. Moore comme espèce distincte. Les raisons en ont déjà été bien exposees par S. Moore dans sa note sur le B. lancifolia en 1902. De plus, les aires de répartition des deux espèces sont tout à fait différentes: B. lancifolia espèce plus ou moins xérophile, est d'Angola et d'Afrique du Sud; B. alata espèce plus ou moins mésophile, est du Gabon, Congo, Cabinda et Angola.B
B. P.G. Meyer 1957: 2: 381

Distribution (General)

Congo ex-français (Thollon 1050); Cabinda (Gossweiler 6531); Congo ex-belge (Vanderyst 4980), Angola (Gossweiler 6531, Welwitsch 5147, 5148 et 5169).C
C. H. HEINE 1966: FLORE DU GABON, 13 ACANTHACEAE