Gilbertiodendron

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Gilbertiodendron

Description

Arbres, arbustes. Feuilles unijuguées à multijuguées, stipulées. Stipules lancéolées soudées en une lame intrapétiolaire, parfois munies d'appendices en formes d'oreillettes; caduques ou persistantes. Folioles opposées, rarement alternes. Inflorescences en panicules axillaires ou terminales. Bractéoles 2, valvaires, enveloppant le bouton floral. Sépales 5, subégaux; ou 4, le postérieur plus large et généralement bifide; un peu soudés à la base en un tube très court. Pétales très inégaux: le pétale postérieur médian très grand, formé d'une lame très étalée, ± bilobée, portée par un long onglet généralement en gouttière; les autres (-4) petits, linéaires et semblables aux sépales. Étamines fertiles 3, longuement exsertes; exceptionnellement 2 autres plus petites, encore fertiles (G. grandistipulatum); très exceptionnellement 9 grandes etamines égales (G. splendidum). Staminodes nuls ou subulés (-6). Ovaire subsessile ou très courtement stipité inséré au fond d'un réceptacle très courtement cupuliforme. Fortes gousses ligneuses, à suture épaisse, à surface ridée obliquement et parcourue par 1 à 4 nervures longitudinales saillantes.A
A. A. AUBRÉVILLE 1968: FLORE DU GABON, 15 LÉGUMINEUSES — CAESALPINIOIDEAE

Taxonomy

Le genre se reconnaît très aisément, même avec des échantillons stériles. Il a un type de feuilles très particulier. Les folioles opposées sont oblongues, étroitement ou largement, peu écartées sur le rachis, très courtement pétiolulées. La paire inférieure plus petite que les autres est insérée très près du rameau. La nervation est ordinairement typique. Les nervures secondaires ascendantes, bien marquées, se rejoignent en feston à courte distance de la marge. Un réseau bien maillé de veinules est apparent surtout sous le limbe. Chez de nombreuses espèces on observe la présence de fortes stipules en lame intrapétiolaire aiguës, parfois munies de gros appendices réticulés, orbiculaires ou réni-formes. Elles sont parfois persistantes, parfois très caduques, c'est un caractère spécifique plus ou moins sûr.

Les fleurs ressemblent à celles des Anthonotha et Pellegri-nodendron, avec leur étendard ± bilobé, très exsert et muni d'un onglet, généralement blanc, exceptionnellement jaune ou rouge. Les fruits séparent ces deux genres sans confusion possible. Tous sont de fortes gousses ligneuses, parfois démesurément grandes, jusqu'à 60 cm de longueur chez l'espèce de l'ouest africain, G. splendidum, ± ridées ou nervurées transversalement; mais les Gilbertiodendron se distinguent par la présence de 1-4 nervures proéminentes longitudinales, coupant donc le système des rides obliques, nervures longitudinales qui n'existent plus sur les gousses des autres genres voisins. C'est un caractère pratique d'identification, commode lorsqu'on dispose de fruits, ce qui n'est pas toujours le cas dans les herbiers.

Sur le terrain, les valves ligneuses persistent assez longtemps au pied des arbres avant de pourrir. On peut alors observer pendant longtemps la présence ou l'absence de ces nervures longitudinales. Les gousses sont déhiscentes sur les arbres, et parfois elles s'ouvrent en faisant un claquement sec, et en projetant leurs graines. Après dehiscence, elles s'enroulent sur elles-mêmes ().

Malheureusement si le genre est aisément identifiable, il n'en est pas de même des espèces, parce qu'elles sont nombreuses, plusieurs dizaines, souvent très proches les unes des autres, et pour la plupart d'entre elles très insuffisamment connues. Il en résulte que la révision du genre est loin d'être achevée en dépit des travaux de Pellegrin et de Léonard, que des espèces devront être probablement mises en synonymie, et que d'autres devront être nommées ou sont encore à découvrir.
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B. A. AUBRÉVILLE 1968: FLORE DU GABON, 15 LÉGUMINEUSES — CAESALPINIOIDEAE

Distribution (General)

Nous avons retenu pour les forêts camerounaise et gabonaise 17 espèces. La clé que nous avons établie est imparfaite. Les caractères séparatifs les plus immédiats portant sur le nombre des folioles, la persistance ou la caducité des stipules, la longueur des bractéoles ne sont pas rigoureusement constants. Ce ne peut donc être qu'une clé provisoire, en l'état de nos connaissances insuffisantes.

La richesse territoriale en espèces augmente des forêts de la Sierra Leone et du Libéria, à l'Ouest vers les forêts du Cameroun et du Gabon Fait curieux, cette densité d'espèces semble diminuer vers la cuvette congolaise.

D'après la Flora of West Tropical Africa on compte:
  • 1 espèce en Guinée ex française
  • 5 espèces en Sierra Leone
  • 6 espèces au Libéria ou en Côte d'Ivoire
  • 4 espèces au Ghana
  • 4 espèces en Nigéria

Nous avons reconnu:
  • 6 espèces au Cameroun
  • 15 espèces au Gabon,

soit 17 espèces pour l'ensemble Cameroun-Gabon.

Dans la F.C.B. il n'y a plus que 6 espèces dont 4 ne se trouvent qu'au Mayombé, c'est-à-dire qu'il n'y en aurait que 2 dans le district forestier central du Congo.

Il y a dans la région forestière guinéo-congolaise une succession d'espèces vicariantes qui ont leur centre d'accumulation dans le bas Cameroun et au Gabon. Cependant l'espèce la plus primitive (9 grandes étamines fertiles) se trouve dans les forêts marécageuses de l'ouest africain, G. splendidum.Guinée ex françaiseCôte d'IvoireGhanaNigériaC
C. A. AUBRÉVILLE 1968: FLORE DU GABON, 15 LÉGUMINEUSES — CAESALPINIOIDEAE