Diospyros canaliculata

Primary tabs

Diospyros canaliculata

Description

Petit arbre atteignant 15-20 m de hauteur et 15-20 (-30) cm de diamètre, à tronc tortueux, branchu à faible hauteur, avec de nombreuses petites branches arquées vers le sol supportant une ample cime très feuillée, les jeunes feuilles, pendantes, étant de teinte orangé-rosé-verdâtre. Rhytidome du tronc très noir; écorce assez tendre mais cassante; en section oblique: cerne noir du rhytidome puis tranche de teinte jaune très pâle vers l'extérieur et de teinte jaune soufre vers l'intérieur, toute cette section de l'écorce prenant rapidement une teinte jaune d'oeuf à l'air, puis violette à la longue; bois jaunâtre virant également à la teinte jaune d'oeuf. Écorce des rameaux aoûtés gris foncé, remarquablement couverte, même sur les rameaux de très faible diamètre, de pustules liègeuses noirâtres. Feuilles à pétiole noir sur échantillons secs, atteignant jusqu'à 2 cm de longueur, canaliculé à la face supérieure; limbe oblong d'environ 20 (-28) (acumen de 10-15 mm de longueur compris) X 8 (-11) cm, à base ± arrondie mais un peu décurrente sur le haut du pétiole, à sommet en général brusquement acuminé, avec acumen d'environ 5 mm de largeur à la base, obtus à l'extrémité et souvent oblique par rapport au limbe; nervure médiane un peu canaliculée à la face supérieure; 8-10 paires de nervures latérales, très discrètement anastomosées en boucles vers la marge du limbe, faisant un angle assez ouvert (± 60°) avec la nervure médiane et se trouvant accompagnées de quelques autres nervures latérales plus courtes et plus effacées; réseau de nervilles très dense, les principales d'entre elles étant orientées presque transversalement; sur échantillons secs: limbe à marge souvent finement retournée, de consistance subcoriace et de teinte vert olive, plus pâle au-dessous, exceptionnellement de teinte brunâtre ou noirâtre; quelques glandes noires se rencontrent souvent, comme chez D. physocalycina Gürke dont la feuille est très semblable, au-dessous du limbe, à la jonction de nervures, près de la base de la nervure médiane et encore au voisinage ou même à côté de la marge, au moins dans la partie inférieure du limbe, parfois tout autour de celui-ci et souvent vers la base de l'acumen et sous celui-ci. Fleurs odorantes, groupées en cymes contractées d'une dizaine de fleurs et plus, portées exceptionnellement surles jeunes rameaux, le plus souvent sur les rameaux aoûtés, sur les branches et même sur le tronc. Inflorescences ♂ garnies de petites bractéoles ovales, concaves, aiguës, ciliolées. Pédicelles extrêmement courts (1-2 mm), couverts d'une pubescence caduque, articulés au sommet. Calice à préflo-raison ouverte, cupuliforme et assez écarté de la corolle, garni de 4 lobes, largement ovales et obtus, ± marqués mais ne s'étendant guère plus bas que le 1 /3 de la profondeur du calice, celui-ci atteignant 4-5 mm et étant éparsement et finement garni extérieurement de poils courts, raides, apprimés, un peu de même intérieurement, cette pubescence étant ± rapidement caduque (Le calice de D. physocalycina Gürke, à fleur ♂ presque semblable, est parfois en apparence assez analogue car, normalement tronqué et denticulé, il peut se fendre spontanément et apparaître ainsi lobé). Corolle à tube un peu renflé, de 8-10 mm de hauteur, légèrement contracté au-dessous de 4 lobes obliquement étalés de 4-5 X 2-3 mm, à sommet obtus; bouton floral rouge à l'extrémité et au début pubescent au long des marges des lobes, la corolle épanouie étant d'un blanc jaunâtre teinté de rose. Androcée formé de 16 étamines disposées ± régulièrement sur 2 séries fixées vers la base de la corolle, avec filets ± pubérulents de 2 mm pour les étamines inférieures internes et de 4 mm pour les étamines supérieures externes, les anthères lancéolées, à pointe aiguë, atteignant 3-4 mm de hauteur; pistillode en petit massif rudimentaire un peu côtelé. Inflorescences ♀ également garnies de bractéoles. Pédicelles mesurant jusqu'à 5-8 mm de longueur, glabres, épaissis et articulés au sommet; fleur 4-mère, plus exceptionnellement 3-ou 5-mère. Calice d'environ 10 mm de hauteur mais rapidement accrescent, urcéolé-quadrangulaire, à base formant pyramide arrondie renversée et à lobes, connés à la base, largement arrondis et apiculés au sommet, à préfloraison valvaire profondément rédupliquée, le calice étant quelquefois extérieurement très éparsement et finement pubescent comme le calice des fleurs ♂ mais le plus souvent glabre cependant. Corolle ne dépassant pas 15 mm de hauteur, à lobes obliquement ovales, de 5-7 X 3-4 mm, à sommet obtus, d'abord exserts puis caducs (sous la pression des lobes du calice semble-t-il). Pas de staminodes. Ovaire globoïde, de 2 mm de diamètre, glabre, à 4 loges et surmonté de styles soudés en une colonnette robuste de 2 mm de hauteur, terminée par 2 stigmates en languette largement triangulaire. Fruits (comestibles), avec pédicelle teinté de rougeâtre de 5-15 mm de longueur, largement ovoïdes, de 3 cm de hauteur, jaunes à maturité avec teinte rouge à la base, terminés par un apicule et complètement entourés et masqués par le calice accrescent jaune pâle puis brun violacé, les lobes du calice étant refermés au-dessus du fruit; le péricarpe de celui-ci, un peu charnu, est remarquablement caustique; 2-4 graines ± trigones, pointues au sommet, de 20 X 8 mm environ.A
A. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)

Taxonomy

Elle est fort voisine de D. physocalycina Gürke qui paraît se cantonner plus volontiers dans les forêts denses humides de type sempervirent, les deux espèces ne se distinguant bien entre elles que par leur calice fructifère.B
B. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)

Distribution (General)

Cette espèce est répandue en Afrique occidentale, du Liberia à la Nigeria, en Afrique centrale jusqu'en Angola mais au Cameroun, en République Centrafricaine, aux deux Congo, au Gabon (où elle n'a encore été récoltée que dans la région méridionale de la Nyanga, près de Tchibanga), elle paraît éviter les forêts denses humides de type sempervirent. Ses exigences écologiques expliquent que cette espèce n'ait été rencontrée au Cameroun que dans les régions de (Ndikiniméki?), Yaoundé, Deng Deng, Bertoua, Yokadouma, Moloundou;C
C. RENE LETOUZEY & FRANK WHITE 1970: FLORE DU GABON, 18 ÉBÉNACÉES (avec compléments concernant les espéces camerounaises)